Contre les dérives autoritaires de l’Etat français

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Les soussigné-e-s protestent contre les mesures liberticides prises par le gouvernement français au nom de l’état d’urgence, décrété le 14 novembre dernier, prolongé le 26, et qui pourrait encore être maintenu au-delà du 26 février. Or, comme l’avait très justement déclaré Robert Badinter, le 7 janvier dernier : « Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis ».

L’état d’urgence a été introduit en 1955, dans le cadre de la Guerre d’Algérie. Une loi récente permet désormais de l’inscrire dans la durée pendant de longs mois. Il donne au pouvoir administratif la compétence de restreindre les libertés publiques sans plus aucune sanction judiciaire: interdictions de manifester, assignations à résidence, interpellations arbitraires, perquisitions, etc.

Dans ce contexte, les propos du Premier ministre, Manuel Valls, justifiant des entorses aux « droits humains » et appelant l’Europe à stopper tout nouvel accueil de réfugié·e·s sont particulièrement inquiétants et doivent être clairement dénoncés.

C’est pourquoi nous demandons la levée immédiate de l’état d’urgence. En effet, une résistance efficace au terrorisme ne peut reposer que sur la mobilisation des classes populaires en défense des libertés démocratiques et de la justice sociale, valeurs qui, rappelons-le, sont au fondement de la paix et de la sécurité publiques.

En aucun cas, les manquements des services de police et de renseignement ne peuvent justifier aujourd’hui une dérive autoritaire de l’Etat, qui est le principal objectif des auteurs des derniers attentats. Elles ne peuvent non plus justifier la poursuite et l’intensification des bombardements sur la Syrie qui frappent avant tout les civils.

Listes des premiers signataires:

Jean Batou, prof. à l’Université de Lausanne, député, Genève
Claude Calame, prof. honoraire, Lausanne et Dir. d’études EHESS, Paris
Hadrien Buclin, chargé de cours à l'Université de Lausanne, Conseiller Communal, Lausanne
Pierre-Yves Oppikofer, secrétaires syndical SSP, Conseiller Communal, Lausanne.
Pierre Conscience, assistant-étudiant à l'Université de Lausanne, Lausanne
Pablo Cruchon, secrétaire politique, solidaritéS, Genève
Joseph Daher, politologue, Université de Lausanne
Jean-Michel Dolivo, avocat, député, Lausanne
Marianne Ebel, enseignante retraitée, Neuchâtel
Sébastien Guex, prof. à l’Université de Lausanne
Jocelyne Haller, députée, Genève
Jorge Lemos, secrétaire politique, solidaritéS, Vaud
Claire Martenot, enseignante, membre du parlement, Genève
Julien Nagel, étudiant, Lausanne
Rémy Pagani, conseiller administratif et député, Genève
Stéfanie Prezioso, prof. à l’Université de Lausanne, Genève
Pierre Vanek, député, Genève

Mobilisation créée par solidaritéS-CH
4/12/2015

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